Annonce atelier 21 octobre 2023


Gîte Le Closet Fertans (17-19 gde rue, 25330)

Samedi 21 octobre 2023

Atelier de philosophie plébéienne

Atelier… cela veut dire un essai d’abandon de l’autorité du maître et de la posture d’élève au profit d’une tentative de production en commun.

Centre de Réflexion et de Documentation sur les Philosophies Plébéiennes

de l’association « Voyons où la philo mène… »

Bouleversements et bifurcations

Argumentaire :

« Et si au milieu de cette dépression planétaire, de cette guerre mondiale, au milieu de la débâcle de l’Anthropocène, nous vivions la plus grande révolution de l’Histoire ? (…) Nous sommes les corps par lesquels la mutation arrive et s’installe. La question n’est plus de savoir qui nous sommes, mais ce que nous voulons devenir. »

Paul B. Preciado, Dysphoria mundi

S’il n’y a de toute évidence pas de quoi se réjouir des toujours plus folles et majeures catastrophes vers lesquelles le capitalisme nous conduit – il ne s’agit en aucun cas de minimiser la gravité des dangers, guerre, fascisme, écroulement écologique, Capitalocène… ou d’euphémiser les difficultés de nos tâches –, nous pouvons cependant accueillir avec enthousiasme ce qui aujourd’hui nous oblige.

Car face aux mensonges d’un universalisme abstrait s’affirment désormais de tout autres gestes, de devenirs pluriversels, toute une écosophie dé-genrée, dé-spécismée, une transversalité a-centrée faite de superpositions, de lignes de fuites créatives, performatives et comm’un·e·s : quelque chose qui a à voir avec un projet politique en actes.

« Vous entendez ? C’est le son de votre monde qui s’écroule. C’est le son du nôtre qui se lève. » / (Armée zapatiste de libération nationale, communiqué du 21 décembre 2012)

9h Accueil

9h30 – 11h30 « Comment repenser nos relations aux vivants ? » Guillaume Méjat

Dans son dernier ouvrage, L’inexploré, Baptiste Morizot s’appuie sur les travaux de l’anthropologue Nastassja Martin pour affirmer que la crise écologique nous a fait revenir au temps mythique, c’est-à-dire ce temps des origines où les frontières entre les êtres et les relations qu’ils entretiennent ne sont pas stabilisées. C’est pourquoi, selon lui, la catastrophe climatique nous oblige à repenser le statut des êtres qui composent le monde et à en finir avec ce que Philippe Descola nomme le naturalisme. Il y a là à la fois une nécessité et une opportunité : il ne nous sera pas possible de faire face aux nouveaux enjeux climatiques si nous continuons à considérer les non-humains comme de simples ressources à exploiter et la rupture avec le naturalisme peut nous permettre d’entretenir des relations plus riches avec les autres vivants. La question qui se pose alors est celle savoir comment établir ce que Morizot nomme les « nouvelles cartes ontologiques ». Effectivement, s’il semble nécessaire de rompre avec le naturalisme, il ne semble ni possible ni souhaitable de devenir animistes, puisque cela reviendrait à liquider tout notre héritage scientifique. Que faire du naturalisme dans l’entreprise actuelle de recomposition des mondes ? C’est à cette question et à ses enjeux que cet exposé voudrait introduire.

Apéro puis repas

14h – 16h « Des expériences situées » Céline Belledent

Les théories du point de vue situé ou théories du positionnement ont reçu un certain écho et sont fréquemment mobilisées (Harding, Haraway). Ces réflexions méthodologiques et épistémologiques, plutôt dirigées vers les sciences de la vie et de la matière, ont résonné plus fort dans les sciences humaines et sociales.

L’idée est de reprendre ces théories, de les discuter et de chercher à comprendre ce qu’elles engagent, empêchent ou permettent.

16h30 – 18h30 « Vers une cosmopolitique terrestre » Sophie Gosselin

Face au désastre environnemental et à la crise de légitimité des institutions politiques modernes comment redonner sens au politique et pour quel horizon commun ? A un moment où le « contrat social » qui, depuis l’époque moderne, fonde la société et légitime les institutions politiques, se dissout, comment retrouver du commun et renouer du lien entre humains mais aussi avec l’ensemble des autres vivants ? Lorsque la promesse moderne d’un progrès indéfini et d’une amélioration des conditions de vie butte sur le mur du risque d’un non renouvellement des conditions de la vie, comment réenvisager notre rapport au temps, comment réinscrire le temps des activités et de la vie humaine dans les temps des cycles terrestres ? Le temps des métamorphoses que nous traversons appelle à l’invention d’une cosmopolitique terrestre capable de rendre possible l’émergence d’un “monde composé de plusieurs mondes”.

19h Apéro puis repas

Inscription obligatoire avant le samedi 14 octobre

Tarif de la journée (interventions + repas midi, boissons comprises) : 35 € (25 € chômeurs, étudiants). Sans le repas du midi : 15 € par demi-journée.

Possibilité d’hébergement au gîte “Le closet” de Fertans. Repas du soir au gîte : 10 €. Nuitée du samedi : 20€. Week-end complet (avec repas et nuitée du vendredi soir) : 85 €.

Inscription et renseignements :

crdpp25@gmail.com ou Philippe Roy 06 51 38 43 45 http://reseau.philoplebe.lautre.net/

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